Sarah Bernhardt, la grande amie d'Edmond Rostand
Un sonnet pour une actrice grandiose
L'une des plus grandes comédiennes de son époque, sinon la plus grande. Née Henriette Rosine Bernard, Sarah Bernhardt (1844-1923) est une star internationale qui déplaçait autant les foules à Londres qu'aux Etats-Unis ou à Moscou.
Créatrice sublime de l'Aiglon, elle est surtout et avant tout une admiratrice sincère et passionnée d'Edmond Rostand.
Elle a toujours cru en lui, bien avant Cyrano et sa révélation au monde. En 1895, celle qui a été surnommée « la voix d'or » est devenue directrice du Théâtre de la Renaissance où elle crée La Princessse lointaine. Deux ans plus tard, c'est La Samaritaine, spécialement écrite pour elle, qui bénéficie de son immense talent.
Devenu célèbre à son tour, Edmond Rostand ne lui tourna pas le dos et respectueusement la chanta même dans un sonnet aux vers éclatants.
En ce temps sans beauté, seule encor tu nous restes,
Sachant descendre , pâle, un grand escalier clair,
Ceindre un bandeau, porter un lis, brandir un fer,
Reine de l'attitude et princesse des gestes.
En ce temps sans folie, ardente, tu protestes !
Tu dis des vers. Tu meurs d'amour. Ton vol se perd.
Tu tends des bras de rêve, et puis des bras de chair.
Et, quand Phèdre paraît, nous sommes tous incestes.
Avide de souffrir, tu t'ajoutas des coeurs ;
Nous avons vu couler - car ils coulent, tes pleurs ! -
Toutes les larmes de nos âmes sur tes joues.
Mais aussi tu sais bien, Sarah, que quelquefois
Tu sens furtivement se poser, quand tu joues,
Les lèvres de Shakespeare aux bagues de tes doigts !
Edmond Rostand
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• Pour les anglophones
Publié le 03 / 03 / 2007.
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