La tirade des anniversaires
Quand une passionnée s'amuse
La tirade des nez est peut-être le morceau le plus connu de Cyrano, et celui qui a connu le plus de variantes. On peut penser à la tirades des vits, de San-Antonio, par exemple. Dans un autre registre, nous avons la tirade des anniversaires.
Et vous ? Voulez-vous tenter votre chance ? Alors, à vos plumes ! Prêts ? Ecrivez !
- Bon anniversaire ! - Et c'est tout ?
- Mais... - Ah non ! C'est un peu court, p'tit' pomme ! On pouvait dire... Oh ! Dieu !... bien des choses en somme. En variant le ton, par exemple, tenez : Agressif : "Moi, Monsieur, si j'avais tant d'années, Il faudrait sur-le-champ que je m'en enlevasse !" Amical : "C'est bien trist', tout's ces anné's qui passent, Un demi-centenair', tout de mêm', c'est un cap !" Dramatique : "Assurément, c'est un handicap, Que dis-je, un handicap ?... Mais c'est tout un problème, Pour draguer les minett's, d'être Mathusalem !" Prévenant : "Gardez-vous, devenu trop sénile, De vous laisser conduire en quelque sombre asile !" Pédant : "L'animal seul, Monsieur, qu'Aristophane Appelle Hippocampéléphantocamélos Dut avoir autant d'ans, référence à ses os !" Truculent : "Ca, Monsieur, lorsque vous courtisez Une jeune beauté à peine émancipée, Ne vous répond-ell' pas : "J'ai déjà deux pépés ?" Respectueux : "Souffrez, Monsieur, qu'on vous révère, Vous fait's ce qu'on appelle un beau quincagénaire !" Curieux : "Sur votre carte d'identité, Votre dat' de naissanc' n'est-ell' pas falsifiée ?" Pratiqu' : "Pour ne pas être tout-à-fait caduc, Je vous conseillerais le port d'une perruque." Lyriqu' : "Poèt', prends ton luth et affût' la rime, Célèbre avec éclat ce vieillard cacochyme !" Naïf : "Un beau jour qu'il visitait un musée, Son sarcophage il fut prié de regagner." Enfin, parodiant Rodrigue, je dirais : "Ta verdeur n'ôte pas le nombre des années." Voilà ce qu'à peu près, [mon cher] , je t'aurais dit, Si j'avais eu un peu de lettres et d'esprit. Mais de lettres, je n'eus que cell's de Cyrano Impudemment copié's pour fair' quelques bons (?) mots, Quant à l'esprit, en eus-je ? Ah, ma foi, je l'espère ! Toi seul je t'en fais juge, et... bon anniversaire !
M.P. SUTEAU
Notes : Le [mon cher] de la formule finale peut être remplacé par n'importe quel prénom de deux syllabes, ou laissé tel quel.
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FRANCE
Marie-Pierre Suteau
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Publié le 31 / 07 / 2007.
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