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L'Académie est là ?

Acte I scène 2

Le Bourgeois qui tente d'impressionner le Jeune homme avec sa connaissance des Académiciens, se mélange un peu dans leurs noms, quand il n'en invente pas... Ah, la vanité !


Ce que l'on peut dire des huit Académiciens reconnus par le Bourgeois

Boudu, première erreur du Bourgeois, il confond peut-être avec Guillaume Bautru, homme politique né à Angers en 1588. Il fut Conseiller d'État, introducteur des ambassadeurs chez le roi, ministre plénipotentiaire, en grande faveur auprès de Richelieu et de Mazarin. Admis à l'Académie avant le 13 mars 1634, il fit partie de la délégation chargée de demander au cardinal sa protection et de la délégation envoyée auprès des magistrats après l'arrêt de vérification. Il a écrit quelques satires et fut un bel esprit. Ceux qui ont part à son secret disent que les Relations de ses ambassades ne peuvent être mieux écrites (Chapelain). Il est mort le 7 mars 1665.

Pierre de Boissat, est né à Vienne (Dauphiné) en 1603. Il a été admis à l'Académie le 6 novembre 1634. Chevalier et comte palatin, surnommé dans sa province Boissat l'esprit, il embrassa la carrière des armes. Il prononça à l'Académie le seizième discours : De l'amour des corps ; il a laissé des Poésies, une Morale chrétienne, des ouvrages latins en vers et en prose ; on lui attribue en outre l'Histoire négropontique et les Fables d'Ésope publiées sous le nom de son ami Baudoin.
Il se retira de bonne heure à Grenoble où il fut le héros d'une affaire dont s'émut l'Académie. Dans un bal masqué et sous le couvert du masque, il tint des propos un peu libres à Mme de Sault, femme du lieutenant du roi en Dauphiné ; le comte de Sault fit bâtonner Boissat par ses gens ; la noblesse du Dauphiné prit fait et cause pour l'un des siens et exigea qu'une satisfaction lui fût donnée ; après plusieurs mois de démarches et pourparlers, un arrangement honorable pour les deux partis intervint. Il y eut au sujet de cet incident un échange de correspondance entre Boissat et l'Académie qui le félicita du résultat final. Il est mort le 28 mars 1662.

Marin Cureau de la Chambre. Médecin et philosophe, il est né au Mans, en 1594. Conseiller du roi et son médecin ordinaire, c'était un habile physionomiste qui croyait aux sciences occultes. Il a laissé des ouvrages de philosophie et de médecine, ainsi qu'une traduction de la Physique d'Aristote. Il fut choisi pour occuper une des première places à l'Académie des Sciences. Élu à l'Académie française le 4 décembre 1634, il y prononça le septième discours : Que les Français sont les plus capables de tous les peuples, de la perfection de l'Éloquence, et l'éloge de Richelieu. Étant directeur en 1658, lors de la visite que la reine de Suède fit à l'Académie, ce fut lui qui complimenta cette princesse au nom de l'Académie.
L'abbé de la Chambre dit de lui : Il avait naturellement beaucoup d'éloquence, il était savant en toute sorte de littérature et, pour Chapelain, C'est un excellent philosophe, et dont les écrits sont purs dans le langage, justes dans le dessein, soutenus dans les ornements, et subtils dans les raisonnements. Marin Cureau de la Chambre est mort le 29 décembre 1669.

Porchères. On se retrouve avec deux Porchères, sans que le Bourgeois ne prenne la précaution d'attribuer à celui qu'il désigne au Jeune Homme, un prénom ou son nom en entier. Du coup, à défaut de pouvoir choisir entre François de Porchères d'Arbaud et Honorat de Porchères Laugier tous deux élus en 1634, voici leur biographie à tous deux :

François de Porchères d'Arbaud est né en Provence, en 1590. Porchères est un village près de Forcalquier en Provence dont, ainsi que le précise M. de Mazaugues, président au Parlement d'Aix, aucune famille n'avait jamais porté le nom. Aussi, deux habitants de ce village, MM. Arbaud et Laugier qui en possédaient chacun la moitié, tout en déclarant ne pas être parents, décidèrent-ils de s'approprier le nom du village. C'est ainsi que l'on eut à connaître un François de Porchères d'Arbaud et un Honorat de Porchères Laugier, ce qui, incidemment leur porta chance, puisqu'ils firent entrer ce nom deux fois à l'Académie.

François de Porchères d'Arbaud était un poète, disciple de Malherbe qui lui légua la moitié de sa bibliothèque. Admis à l'Académie en 1634, il fut l'un des vingt premiers membres de l'Académie. Son discours avait pour thème : De l'amour des sciences. Il est mort en 1640. On connaît aussi une édition de ses ?uvres poétiques paru en 1855 sous ce titre : Rimes de d'Arbaud Porchère.

Honorat de Porchères Laugier à été élu le 4 décembre 1634 ; son élection ayant déplu à Richelieu, l'Académie proposa au cardinal de l'annuler, mais il s'y opposa. Elle décida alors qu'à l'avenir nul académicien ne serait définitivement nommé sans avoir obtenu le consentement préalable du Protecteur ; ce fut aussi à la suite de cette élection que le mode de votation par billets remplaça le vote à haute voix. Porchères Laugier remplaçant Serisay, prononça à l'Académie le huitième discours : À la louange de l'Académie, de son Protecteur et de ceux qui la composent. En son nom personnel, il prononça le treizième discours : Des différences et des conformités qui sont entre l'amour et l'amitié. Il a laissé des Poésies et cent Lettres amoureuses, sous le nom d'Erandre. Doyen d'âge des quarante premiers académiciens, il est mort dans sa quatre-vingt-douzième année, le 26 octobre 1653.

François de Cauvigny de Colomby
Né à Caen, vers 1589, il eut une charge à la cour, créée pour lui et dans laquelle il n'eut pas de successeur : Orateur du roi pour les discours d'État. Il était parent et disciple de Malherbe et fréquenta l'hôtel de Rambouillet ; il a laissé des poésies, une traduction de Justin et du premier livre de Tacite. Deux de ses premières ?uvres sont signées Coulomby et Collomby. Il vint peu à l'Académie, où il fut admis avant le 13 mars 1634, il est mort en 1649.


Amable de Bourzeys est né près de Riom, le 6 avril 1606. Abbé de Saint-Martin-de-Cores, près d'Autun. Lettré, helléniste, considéré à dix-sept ans comme un génie extraordinaire, il apprit les langues orientales, écrivit des poésies grecques et latines, traduisit en vers grecs un poème latin du pape Urbain VIII ; prédicateur et controversiste, il a laissé une Lettre au Prince Édouard Palati, qui est un traité de religion. Admis à l'Académie avant le 13 mars 1634, il collabora au plan du Dictionnaire, à la rédaction des statuts et à l'examen du Cid ; il prononça le deuxième discours : Sur le dessein de l'Académie et sur le différent génie des langues. Il collabora au Journal des Savants dès sa fondation le 5 janvier 1665, sous la direction de Denis de Sallo. Il fut aussi l'un des quatre premiers membres de l'Académie des Médailles (Inscriptions) et fit partie de l'Académie des Sciences. Il est mort le 2 août 1672.

Bourdon. Eh bien, il n'y a pas de Bourdon à l'Académie ! La langue du Bourgeois aurait-elle fourché, alors qu'il pensait à Nicolas Bourbon ? Né en Champagne vers 1574, cet homme d'Eglise était professeur d'éloquence grecque au Collège royal (depuis Collège de France), chanoine d'Orléans et de Langres, prêtre de l'Oratoire. Disciple de Passerat, il tenait chez lui une académie familière ; il a laissé six ouvrages écrits en latin. Il fut, dit Pellisson, estimé du public le meilleur poète latin de son siècle ; et sa prose, quoiqu'elle ait fait moins de bruit, ne mérite peut-être pas moins de louanges que ses vers. Guy Patin trouve trop indulgent ce jugement de Pellisson.
Il fut élu à l'Académie en 1637 et Balzac ? non, ce n'est pas une faute de frappe, il y eut au moins un Balzac avant Honoré ! Et même il s'appelait Jean-Louis Guez (prononcer "Guè") de Balzac - écrivit à propos de cette élection qu'il trouve plaisante : Croyez-vous qu'il rende de grands services à l'Académie, et que ce soit un instrument propre pour travailler avec vous au défrichement de notre langue ? Je vous ai autrefois montré de ses lettres françaises qui sont écrites du style des Bardes et des Druides. Précisons que Bourbon avait eu avec Balzac une brouille suivie d'une réconciliation, qui donnèrent lieu à un échange de lettres et de vers latins. Il est mort le 6 août 1644.

Arbaud. Le Bourgeois en rajoute un peu car, dans cet Arbaud, il faut reconnaître François de Porchères d'Arbaud.

Notices biographique extraites du site de l'Académie française.



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Publié le 20 / 03 / 2005.


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