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Sur scènes et sur écrans

1923 - Pierre Magnier

Cinéma

Et voilà que Cyrano arrive au cinéma, dans le grand film d'Auguste Genina, qui passe actuellement, en exclusivité, à la salle Marivaux. Pierre Magnier est alors membre de la troupe du théâtre de la Porte Saint-Martin où il a joué Cyrano en 1919, donnant au héros le caractère d'un noble seigneur distingué et élégant.


Loin d'être une simple curiosité, cette version muette du chef d'oeuvre d'Edmond Rostand est une petite merveille. A aucun moment ou presque on ne souffre de ne pas entendre le merveilleux texte (les extraits en intertitres nous donnent furieusement envie de relire la pièce). La grande trouvaille du film réside bien sûr dans ses couleurs. La pellicule a été colorée au pochoir pendant trois ans avant que le film ne sorte ! Le pastel des costumes et décors est superbe et ajoute une poésie visuelle au romantisme de l'histoire.

La mise en scène elle-même emploie les grands moyens et les scènes de bataille sont particulièrement réussies. Pierre Magnier compose un Cyrano très crédible. En 1999, une musique originale a été composée par Kurt Kuenne. Elle est remarquable... Une oeuvre très, très rare à ne surtout pas manquer ! Philippe Serve


Un magnifique extrait du film :





Les exploits héroïques du poète gentilhomme gascon

« S'il est un sujet aimé du public, c'est bien celui de Cyrano de Bergerac. Les aventures héroïques du Cadet de Gascogne, ses déboires amoureux auprès de sa belle cousine Roxane, les belliqueuses et téméraires sorties du siège d'Arras, enfin la mort si touchante du poète au long nez, tout cela a connu, grâce au génie d'Edmond Rostand, les innombrables applaudissements des publics de tous les pays, tant est grande l'admiration que soulève partout le panache.

Auguste Génina, le célèbre réalisateur italien, a adapté, il y a quatre ans, ce sujet épique et l'a porté à l'écran. Pour mener à bien cette ?uvre difficile, Génina pouvait prendre deux lignes de conduite bien différentes : ou suivre pas à pas... ou plutôt vers à vers, l'oeuvre de Rostand, et, dans ce cas, conserver à son film une atmosphère théâtrale inévitable, ou bien s'éloigner du chef d'oeuvre littéraire en ne s'inspirant que des événements épiques et de l'action du drame.

Genina s'est décidé pour la première alternative. Le film, surtout ses trois premières parties, suit visiblement de très prés, tant par les tableaux que par les gestes, la pièce d'Edmond Rostand. J'ai trouvé les scènes du siège d'Arras et du voyage dans la Lune particulièrement réussies ; la cinquième partie, représentant la mort de Cyrano, est profondément émouvante. L'interprétation, en tête de laquelle figure Pierre Magnier, a été fort habilement choisie. Cyrano de Bergerac, qui aurait pu nous être présenté trois ans plus tôt, fera certainement une longue et fructueuse carrière. L'histoire légendaire du Cadet de Gascogne possède tant d'admirateurs qu'il n'en est pas un qui ne voudra aller admirer les exploits héroïques du poète gentilhomme gascon, de Christian le timide et de Roxane la belle précieuse ». Jean de Mirbel, Cinémagazine, n° 44, 2 novembre 1923

Des tableaux colorés et coloriés

« Augusto Gelina, surtout connu pour être un des chantres du fascisme, de l'Escadron blanc (1936) aux Cadets de l'Alcazar< /i> (1940), s'est déjà intéressé à la littérature française avec Bel Ami. En 1923, il réalise un somptueux ? mais toujours muet ? album d'images. Des tableaux colorés et coloriés qui jouent sur les extérieurs, mais aussi sur la truculence et le pittoresque. Claude Azia, Le Monde, Dimanche 7 ? Lundi 8 décembre 1997

Et sur scène, à la Porte Saint-Martin

Pierre Magnier a repris le rôle au théâtre quelques années plus tard,  pour la saison 1930-1931, avec Mademoiselle Yvette Andreyor en Roxane. Le théâtre était alors dirigé par Maurice Lehmann.


THÉATRE DE LA PORTE-SAINT-MARTIN

Reprise de Cyrano de Bergerac

Il faut remercier les artistes du théâtre de la Porte-Saint-Martin de n'avoir pas, alourdi d'un crêpe trop épais le deuil qu'ils portent de leur poète, et d'avoir, au contraire, pour mieux affirmer leur foi en son immortalité, retrouvé toute la jeunesse allègre de sa poésie Depuis la création, la tradition de Constant Coquelin, Cyrano et Roxane, peut-être un peu trop pénétrés de leur rôle, avaierit pris cette solennité qui n'est orthodoxe qu'à la Comédie-Française. On pouvait craindre que, dans les circonstances de cette nouvelle série de représentations, l'écart fut plus complet encore, Or, c'est une manière de résurrection. M. Pierre Magnier est revenu au style et à l'allure du premier Cyrano. Certes, dans son admiration respectueuse, il hésite encore à se débrider entièrement, et distille chaque vers ainsi qu'une précieuse liqueur alors qu'il suffit de la verser à pleine coupe comme du champagne; mais après avoir vu le public le suivre de si près, il hâtera de lui-même le mouvement. Il est rassuré, maintenant il est sorti vainqueur de la redoutable épreuve grâce à sa foi-ardente et à une vaillance physique égale à sa foi. Auprès de lui, Mlle Gabrielle Dorziat s'est transformée comme par enchantement l'interprète si moderne de Samson est apparue la plus légère, la plus gamine et aussi la plus tendre des- Roxane. Elle a dessiné avec une habileté invisible les premiers aspects du rôle; puis, au quatrième acte, elle a lâché sa fougue cavalière et au cinquième elle est redevenue l'artiste sensible, l'artiste humaine que nous connaissons. Son interprétation est remarquable. Celle que M.Jean Coquelin donne de Ragueneau, si fidèle, si décidée, apparaît très touchante on a beaucoup applaudi M. Jean Coquelin lorsqu'il est venu réciter de belles strophes à la gloire d'Edmond Rostand. Et auprès de M. Pierre Magnier et de Mlle Gabrielle Dorziat, on a beaucoup applaudi également MM. Louis Gauthier, Raoui Praxy, Jean Ayme, Blanchard, etc.




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Philippe Serve

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Publié le 29 / 04 / 2005.


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