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Coquelin, le 1er Cyrano

La défense des comédiens

Coquelin ne plaisantait pas avec l'honneur de sa profession. A la suite de l'article injurieux pour les comédiens, il prend la plume et se fait leur porte-parole.


Alors que Coquelin est en plein procès avec la Comédie Française au sujet de son contrat et que les débats font la Une des journaux, Octave Mirbeau, journaliste au Figaro, encouragé par son rédacteur en chef, écrit un article virulent qui parait le 26 octobre 1882 : « Le comédien, par la nature même de son métier, est un être inférieur et un réprouvé.. Du moment où il monte sur les planches, il a fait l'abdication de sa qualité d'homme ». Le bûcher n'est pas loin...



Cet article provoque un énorme émoi. La plupart des journalistes prend la défense des comédiens qui se mobilisent. Il est même question de duel... Cinq jours plus tard, le 31, plusieurs dizaines de comédiens se réunissent dans le foyer du théâtre du Château d'Eau. Au nom de la Société des Artistes ? qui n'est pas encore constituée en syndicat ? ils font publier le communiqué suivant :



Les comédiens de Paris remercient les journalistes qui ont bien voulu prendre leur défense contre l'article inqualifiable paru dans le Figaro (...) et expriment à Monsieur Octave Mirbeau, qui se dérobe après ses insultes ? le duel n'aura pas lieu ? leur dédain et leur mépris.



Bien que le rédacteur en chef du Figaro ait présenté ses excuses à la Une de son journal, Coquelin, de son côté, prend sa plume, et écrit une réponse qui paraît dans le Temps du 1er novembre car, « si peu chatouilleux que je sois pour ce qui m'est personnel, je dois l'être, et le suis en effet davantage pour ce qui regarde la profession à laquelle j'ai l'honneur d'appartenir ».



Et voici un court extrait de la suite :

« Le comédien ne demande pas une place d'honneur dans la société. Il réclame le droit commun, voilà tout. Le droit, en travaillant beaucoup, de gagner sa vie, d'élever sa famille et de préserver son nom de l'insulte. Il exerce un art difficile, qu'il adore, parce qu'on aime d'autant plus son tart qu'il vous prend davantage, et que celui de comédien veut, en effet, presque tout l'homme. Aucun n'exige autant de sacrifices, que le comédien fait, soit simplement pour amuser les honnêtes gens, soit aussi pour faire passer dans leur âme le frisson du sublime ou les voluptés du bien ; ces sacrifices, le comédien ne s'en plaint pas ; mais on n'a pas le droit, le but en étant honorable, d'en tirer argument pour décréter sa déchéance... ».





Nota

Le texte de l'article d'Octave Mirbeau, les échanges de courrier entre lui et son rédacteur en chef, ainsi que la réponse de Coquelin, ont été publiés par l'éditeur Brunox en 1883. Cette polémique passionnée est difficilement trouvable aujourd'hui. Si vous le souhaitez, cyranodebergerac.fr peut vous en faire parvenir une copie contre une modeste contribution. Nous écrire.



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Publié le 14 / 04 / 2005.


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