|
|
Cyrano... et la mondialisation.
Réquisitoire public à l'encontre du sieur Cyrano de Bergerac
Alors que l'?uvre a bien servi le commerce extérieur de la France - en a t'elle fait rentrer des devises, elle qui a été jouée des milliers de fois dans le monde entier depuis plus d'un siècle, le héros, lui, serait-il l'anti-modèle de l'entrepreneur entreprenant ? Réponse d'un homme d'entreprise, et d'humour... responsable des réseaux internationaux à la Chambre de Commerce de Paris.
Plainte émise conjointement par les Ministères
- de l’économie, des finances et de l’industrie,
- du commerce extérieur,
- des PME,
pour sa responsabilité dans le manque de compétitivité des entreprises françaises.
Attendu que
- il est avéré que le manque de compétitivité des entreprises françaises, notamment sur les marchés internationaux, est largement imputable au manque de PME de taille suffisante pour s’attaquer à ces marchés. En effet, alors que l’Allemagne est caractérisée par la présence de quelques très grandes entreprises appuyées sur un tissu dynamique de moyennes entreprises ; alors que l’Italie se distingue par un petit nombre de grandes entreprises et une kyrielle de firmes de petite taille ; la France, elle, se rapproche de l’Allemagne en ce qui concerne les grandes firmes, mais manque cruellement de moyennes entreprises, son tissu étant plutôt constitué de petites et de micro-entreprises. Ainsi, à titre d’exemple, dans la région parisienne (Paris plus petite couronne), sur les 310 000 entreprises inscrites au Registre du Commerce, plus de 200 000 ont zéro salarié ! (et ça doit être pire encore si on y ajoute les entreprises du seul répertoire des métiers) ;
- ce manque de taille critique entraîne bien évidemment l’incapacité de s’affronter efficacement et de manière continue et pérenne, à des marchés éloignés et/ou de grande taille et que, par ailleurs, il constitue un obstacle dirimant à la mise en œuvre de programmes ambitieux d’innovation ;
- encore récemment un chef de délégation se rendant en Chine faisait remarquer que là où il emportait 40 produits à vendre, les Allemands, eux, se déplaçaient avec 400.
Ayant été dument constaté, de manière répétitive et continue que le sieur Cyrano de Bergerac :
- est sans conteste à l’origine de cette situation, ayant moulte fois dit, proféré, répété et s’en étant enorgueilli au point que cette phrase le résume à lui seul : « pas bien haut peut-être, mais tout seul » ;
- qu’il a de ce fait insidieusement inoculé les virus de l’individualisme et du manque d’ambition qui caractérisent le tissu des entreprises françaises au détriment du travail en réseau et de la coopération qui caractérisent le développement de l’entreprise à l’international ;
- qu’il ne peut exciper d’aucune circonstance atténuante, ses écrits prouvant qu’il agissait en toute connaissance de cause des paramètres du développement international : « à la fin de l’envoi, je touche », n’est-ce pas justement le résumé du crédit documentaire ? et la séduction pour le compte d’un autre, n’est-ce pas justement la quintessence de l’action d’un agent commercial ?
Pour tous ces faits, il est demandé la condamnation publique du sieur Cyrano de Bergerac pour atteinte au développement des entreprises et au moral de la nation, condamnation prenant la forme de :
- la suppression définitive du susdit vers de toutes les éditions de Cyrano,
- son remplacement dans les prochaines 100 représentations publiques, au choix des plaignants, par les vers suivants :
« L’export est flageolant
C’est la faute à Rostand ;
Not’balance est à l’eau
La faute à Cyrano »
© p.c.c. Georges Fischer
|
|
FRANCE
Georges Fischer
Publié le 23 / 02 / 2007.
Imprimer
Envoyer
Retour
Publicité |
|
|
|
|