C'est ici que Cyrano, d'un seul bond, franchit
Les Pyrénées. Cyrano est ici chez lui.
L'Espagne, pays où le sang est vin et feu
Où partout l'on découvre châteaux merveilleux,
Où Murillos voit dans ses tableaux fleurir les roses
Où résonneront toujours les vers et la prose
De Quevedo, auteur bien connu des gascons
T'accueille, oh ! Cyrano, et t'aime avec passion.
Bergerac est allé sur la lune ; mais avant
Cervantes rêva d'y envoyer un géant,
Un lunatique, un fou, un doux rêveur, enfin,
Qui parmi les étoiles erre encore, sans fin.
Cyrano connaît cette aventure ; il l'a lue
Et « se découvre au nom de cet hurluberlu »...
Il sait bien, ce gascon à l'âme folle et entière
Que la terre de Don Quichotte est aussi sa terre.
Oui, le nez du Gascon est forcément ravi
De humer les doux parfums de l'Andalousie.
Son épée, qu'avec fougue toujours il dégaine
Au pays des chevaliers scintille sereine.
Bienvenue, Bergerac ! Bienvenue ! La Castille
T'admire. Ton âme comme ton épée brille
Au soleil qui jamais ne se couche en ces lieux.
Ton nez et ton panache seront toujours chez eux
Dans la contrée des duels et celle des chansons.
Tu es l'hôte le plus noble de Calderon.
Maria Roxana saura te démontrer
Que les roses d'Espagne savent aussi embaumer ;
Vois ses grâces suprêmes, et ses sourires uniques
Ses regards, astres vêtus de noires tuniques
Entends la lyre vibrer dans sa langue sonore
Ta Roxane espagnole n'est-elle plus belle encore ?
© Faustina Fiore