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Cyrano en Kami shibai par Cécile Brun
Ce qui est peut-être le 1er Cyrano adapté au théâtre traditionnel de rue du Japon
Cécile a deux passions : la bande dessinée et le Japon. Après s’être lancée dans une licence de japonais, à Bordeaux3, elle passé une année à l’université japonaise de Niigata pour son master de langue. C’est là que Cécile a découvert l’art du Kami shibai.
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« A mon arrivée, j'ai été contactée par une association pour lire un texte en français devant un public. Sur place, j'ai d'abord découvert de superbes tableaux dessinés à la main qui semblaient illustrer une histoire. L'organisatrice m'a expliqué qu’il s’agissait d’un Kami shibai, un art japonais très ancien, remontant au XIIème siècle qui s’apparente au théâtre de rue : une histoire est racontée sur des panneaux, avec d’un côté le texte et de l’autre côté un tableau. Un récitant tient le panneau à bout de bras et montre ainsi l’histoire aux spectateurs de la rue tout en la racontant. L'histoire, lue en plusieurs langues présentait un véritable intérêt pédagogique.
J'ai travaillé comme assistante dans les cours de français de l'université de Niigata et constaté que les étudiants portaient peu d'intérêt à notre langue, sachant pertinemment que des entreprises viendraient les recruter en 3ème année, sans aucun critère de formation Peu importait donc la matière étudiée. Dans un tel système, il était difficile d'attirer l'attention des étudiants. Une enseignante française, Chloé Viatte, m'a alors proposé de créer un Kami shibai en français qui serait disponible pour les professeurs de Niigata. Nous ne pouvions pas utiliser l'histoire complète car la séance doit être relativement courte mais nous avons néanmoins décidé d’utiliser Cyrano de Bergerac, en préservant certaines tirades pour garder le caractère du récit.
En effet, Chloé Viatte souhaitait travailler avec Cyrano tout au long de l'année et voulait donc que le Kami shibai s'intègre au programme. Il y avait aussi un rapprochement intéressant à faire entre deux patrimoines : côté japonais cet ancien procédé de théâtre de rue japonais et, côté français, l’une de nos pièces de théâtre les plus connues. Ceci explique aussi mon choix de représenter certaines scènes comme prenant place dans un faux décor.
Certains tableaux comportent deux illustrations ; je voulais ainsi explorer les différentes techniques du Kami Shibai et l'une d'entre elles consiste en la création d'un suspens par le glissement progressif des tableaux pour ne dévoiler que petit à petit une image.
Ce Kami shibai appartient maintenant à l'université de Niigata. J'espère que ce travail accompagnera la diffusion de notre culture dans un pays très curieux de la France ».
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FRANCE
Cécile Brun
» Le blog de Cécile Brun
Publié le 07 / 03 / 2011.
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